\ Vî s |
^^^ ^■■t ^ |
||
PBF^ME, V |
|||
rï '% |
JMK aK<.: « |
||
'. :, \ |
|||
wmam.tf'-^^ ^^ •■ |
|||
tr^ i T s |
|||
« / 1 |
■ » f^ |
||
*- i ' 1 |
r f -^ |
||
^mmmari,:\' dT' |
|||
1 1 |
^ |
«4 «r |
i i * |
VHH^ |
•«■t « |
S' i |
|
HllMHIl^M^^^K ^ |
|||
SK^^» ^ |
|||
^nHwS' «1 |
|||
^ito wflpS •■i |
|||
^ |
imam. 4fl |
«_ |
r |
1 |
■â |
t ^ |
|
/A |
* 1^ |
|
1 |
||
MWér |
1 |
|
W s L ^ |
||
^ ^ISfl |
||
b.. ^^M |
||
V i .' dC |
.i3Ar<isaiAiMf < |
|
1^ |
r |
^^ |
=ri_- 1 |
||
•■■::■ |
-> J |
|
Hf . |
« ^ |
|
< c < |
«k |
BULLETIN
SOCIETE ENTOMOLOGIQIE ??
DE FRANCE
Article 56 des Statuts et du Règlement. — Les opinions émises dans 1(> Bulletin sont entièrement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend aucunement eu assumer la responsabilité.
1V|'0GI;.\PH1K FIUMIN-DIDOT ET G". - PARIS.
BULLETIN
DE LA
w t
SOCIETE EKTOMOLOGIOIE
DE FRANCE
FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832
RECONNUE COMME INSTITUTION d' UTILITÉ PUBLIQUE PAU DÉCRET DU 23 AOUT 1878
Natura maxime miranda in minimis.
ANNEE 1910
2929J3
PARIS
A.TJ SiÈgE de la SOCIÉ'T'.É
HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES
28, Rue Serpente, 28
/
1910. — N*^ 1
BULLETIN
DE LA.
r _r_
SOCIETE ENTOMOLOGIQIE
DE FRANCE
FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 Reconnue comme institution d'utilité publique
PAR DÉCRET DU 23 AOÛT 1878
Nattera maxime miranda in mini mi s.
PARIS
AU SIKOE DK LA SOCIÉT-É
HOTEL OES SOCIÉTÉS SAVANTES
28, Rue Serpente, 28 1910 ^■MMK Le Bulletin paraît deux fois par mois
Librairie de la Société entomologique de Fr;ince
Hôtel des Sociétés savantes, rue Serpente, 28 La Société dispose des ouvrages suivants :
(X« premier prix est pour le« memtires de U Société, 1» deuxième pour lu persomiea étrangères à la Société.)
annales df la Société entomologique de France, années
1843 à 1846 et 1859 ;i 1890 12 et 15 fr.
Los années 1847, 1848, 1856 et 1858, dont il reste moins de 10 exemplaires 50 fr.
Annales (années 1891 à 1907) 25 et 30 fr.
Tables générales alphabétiques et analytiques des An- va les de la Société entomologique de France (1832- 1860), par A. -S. Paris 2 et 3 Ir.
Tables générales des Annales de 1861 à 1880 inclusi- vement, par E. Lefèvrk 10 et 12 fr.
Tables générales des Annales de 1881 à 1890 inc/MSi-
trw^iV, par E. Lefèvre 7 50 et 10 Ir.
Bulletin de la Société entomologique de France (distinct des Annales depuis 1895) années 1895 à 1907, cliaqiie 18 fr.
Bulletin (numéros isolés), chaque 1 et 1 fr.
Bulletin, comptes rendus du Congrès (1 ou plus. N°'). 5 et 5 fr.
L'Abeille (série complète in-12), vol. 1 à 27, 18G4-1892. 150 et 175 fr.
L'Abeille (série in-12) la plupart des volumes, chacun. 8 et 12 fr.
L'Abeille (série in-8°) 1892-1900, prix de l'abonnement
par volume (port compris) 10 et 12 fr.
Faune des Colroptéres du bassin de la Seine, par L. Bedel :
T. 1, 18Si {(jnnivora, Palpicornia) Épuisé
T. V, 1889-1901 {Phytopliaga) 8 et 10 fr.
l""" fascirule seul. . . .- 3 et 4 fr.
2" fascicule seul 5 et 6 fr.
T. \h iSi^o-lS8S {Rhynchophora) 8 et 10 fr.
1"' fascicule seul 3 et 4 fr.
2*^ fascicule seul ' 6 et 6 fr.
Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de l'Afrique, [lar Louis Bedel, t. I, l'Masc, pp. 1-208, iu-8o, 1895-1900 10 et 12 fr.
EXTRAITS DE L'ABEILLE
Catalogue syn. et géogr. des Coléoptères de CAnc. Monde: Kurope et contrées limitrophes en Afrique et en Asie, p.-ir S. m Marseul, 1889, in-12, 1vol. rel 3 et 4 fcr.
Calalogue étiquettes, pour collections 8 et 12 fr.
CatiilngHsColeopteroruniFuropœetconfinium,l86Q, in-12. 0 fr. 50
Id. avec Index {Suppl. au Catalogus), 1877, in-12. 1 fr. 25
(./•s Entomologistes et leurs écrits, par de Marseul, in-12. 8 et 10 fr.
Étude sur les lilatachides d'Europe et du bassin de la Médi- terranée, par I'eyron, 1877, in-12 4 et 5 fr.
Mylnlividcs d'Europe (Monogr. des), par S. de Marseul, 1870, in-12. 2 pi. :
— Noires 4 et 5 fr.
— Coloriées. 5 et 6 fr.
Siljdiides (l'récis des genres et espèces des), par S. de Mar- seul. 1884. iii-12 3 et 4 fr.
Tabirnux syndpliques des Paussides, Cluvtgérides, Psèla- ptiideset Srydménides.par Meitter (Irad. E. Leprieur), 1883, iu-12 3 et 4 fr.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ ENTOMiOLOGUQUE DE FIIA.NOE
MEMBRES DU BUREAU
Président MM. M. Maindron.
Vice-Président L. Bedel.
Secrétaire Pli. Grouvelle.
t'"" Secrétaire adjoint M. Royer.
f« Secrétaire adjoint L. Semichon.
Trésorier Gli. Lahaussois.
Archiviste -Bibliothécaire A. Léveillé.
àirchiviste-Bibîiothécaire adjoint. J. Magnin.
CONSEIL
MM. H. Desbordes, — E. Gounelle, — J. de Joannis {Membres restants); — J. de Gaulle, — J. Kûnckel d'Herculais, — L. Viard {Membres nouveaux), — el les Membres titulaires du Bureau.
COMMISSION DE PUBLICATION
MM. Ch. Alluaud, — R. du Buysson, — P. Lesne, — H. d'Orbi- GNY, — E. VoGT. — et les Membres titulaires du Bureau.
COMMISSION DE LA BIBLIOTHÈQUE
MM. L. Bedel, — J. de Joannis, — P. Lesne, — et les Membres titulaires du Bureau.
COMMISSION DES COLLECTIONS {')
MM. L. Bedel, — H. Desbordes, — E. Dongé, — J. de Gaulle, — Ph. Grouvelle, — J. de Joannis, — J. Magnin.
(1) Commission renouvelée tous les trois ans (Règlement art. 47).
Bull. Soc. ent. Fr., 1910. N" 1
2 Bulletin de la Société entomologique de France.
COMMISSION DU PRIX DOLLFUS
MM. L. AuBAiL, — A. Champenois, — L. Chopard. — L. Garreta,
— A. Gervais d'Aldin, — C. Houard, — M. Maindron, — R. Peschet,
— L. Semichon.
Séance du 1% janvier lOlO.
Présidence de MM, J. KÙNCKEL D'HERCULAIS et Maurice MAINDRON.
M. P. Pionneau (de Nantes) assiste à la séance.
Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la séance précé- dente, M. J. KtJNCKEL d'Herculais, donne lecture de la lettre sui- vante :
Monsieur le Président,
En m'appelant inopinément à la vice-présidence pour l'année 1910, la Société entomologique de France m'a fait un grand honneur et je regrette d'autant plus d'avoir à me récuser.
La plupart de nos collègues savent assez que j'étais résolu, de lon- gue date, à décliner toute candidature aux fonctions présidentielles et que ma volonté, aujourd'hui plus que jamais, était restée la même. J'a- vais espéré qu'ils n'insisteraient pas.
J'ai donc le très grand regret de ne pouvoir accepter le fait accompli et je vous prie de vouloir l)ien faire agréer à la Société, en même temps (lue mes plus vifs remerciements, ma démission de vice-président pour l'année 1910.
Veuillez me croire. Monsieur le Président,
Votre très dévoué collègue,
L. Redel Paris, 23 décembre 1909.
M. J. KtJNCKEL d'Herculais prend ensuite la parole en ces termes :
Mes chers Collègues,
L'année qui vient de s'éteindre ne s'est pas écoulée sans laisser un vide sensible dans notre Société; douze de nos membres ont été en- levés, les uns inopinément, les autres accablés par le poids des ans; ceux-là simples amis de la Nature ont disparu sans avoir creusé de profonds sillons, ceux-ci, au contraire, ont survécu en laissant des
Séance du 12 jdncier 1910. 3
reiivres marquantes; c'est une grande perte pour l'Entomologie (|ue la disparition des Bonhoure, des Jourdheuille, des Lansberge, des Valéry Mayet, des PoujADE, des Kraatz, des Kock ; nombre d'entre eux n'é- taient pas seulement des collègues, mais encore des amis, aussi est-ce avec de profonds regrets que nous leur disons un dernier adieu. Quand on réfléchit au labeur énorme qu'ils ont fourni pour enrichir la science d'observations originales ou de travaux méritants, involontairement, on regarde autour de soi et l'on se demande quels sont ceux qui vont assumer la tâche de remplacer ceux qui apportaient à nos séances ou inséraient dans les Annales le fruit de leurs études, celui qui d'une main habile apportait à nos publications le concours de son crayon et de son pinceau. Mais, au cours des soixante-dix-huit années de l'exis- tence de la Société, la tombe s'est refermée sur tous nos maîtres, les disciples se sont mis à l'ceuvre pour tenir leur place; pourquoi ne ferions-nous pas confiance à nos propres disciples? ils sont nombreux ceux qui ont la foi et s'apprêtent à nous succéder; c'est une phalange de vingt-cinq néophytes qui s'est empressée de s'associer à nos tra- vaux; la Science et la Société doivent bannir toute désespérance.
N'ofïrons-nous pas à tous le plus cordial accueil, ne sommes-nous pas prêts à encourager, à guider, à renseigner ceux qui font appel à notre expérience et à nos lumières, ne mettons-nous pas à leur dispo- sition libéralement notre riche Bibliothèque, dont l'importance s'accroît tous les jours davantage grâce aux généreux donateurs, tels que Giard, DE BoNvouLOiR, JouRDHEUiLLE ; nc icur dounous-nous pas la facilité de consulter nos Collections qui, elles aussi, grâce à la générosité de nos collègues, prennent un développement de plus en plus considérable? Qu'ils feuillettent notre Bulletin et nos Annales, qu'ils parcourent L'A- beille, ils verront que nos publications font honneur au passé et con- servent la tradition des belles planches gravées et coloriées ; et ne les tentons-nous pas en leur présentant l'appât de Prix très recherchés destinés à couronner leurs œuvres?
Mais, j'y pense, nos nouveaux collègues et ceux qui frappent à la porte, seront certainement flattés de devenir les collègues de savants dont les travaux ont été hautement appréciés par l'Académie des Sciences; et, sans parler du passé, je leur rappellerai que cette année même, notre Président honoraire, M. Eugène Simon, a été nommé Correspondant de l'Institut (Académie des Sciences), que M. Louis Demaison (de Reims) a été élu également Correspondant do l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), que M. Robert DU BuYssoN a obtenu le Prix Savigny et M. Charles Janet le Prix Cu- vier ; les noms de quelques-uns d'entre eux sont même venus sonner
4 ïîuUHin de la Société eniomologique de France.
aux oreilles de ceux (jui dispensent les récompenses honoriliques. Aussi sommes-nous heureux de constater que les Pouvoirs publics ont re- connu leurs services et leurs mérites en nommant : M. Félix Henne- Guv, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, ancien Président de la Société, Oflicier de la Légion d'honneur, M. J. Kuxckel d'Heiu:ll.\is, Assistant au Muséum, votre Président pour l'année 1909, Chevalier de la Légion d'hnnneur; MM. J. Bourgeois et A. Peuvriek, Officiers de l'Instruction publique; MM. G. Portevix, J. Sainte- Claire Deville, p. Bérenguier, Officiers d'Académie; M. le D"" Paul Marchal, Officier du Mérite agricole; j'ajouterai que la Société natio- nale d'Acclimatation a distingué notre zélé Secrétaire M. le D'" Maurice Royer.
Si la réputation scientifique de la Société éclate aux yeux de tous, c'est que sa prospérité financière a une large répercussion sur ses pu- blications assurant l'extension de sa bonne renommée et de son in- fluence. Que de remerciements ne devons-nous pas à M. Lahaussois. notre Trésorier, qui dépense largement son temps pour nous faire de bonnes finances, base essentielle, non pas seulement d'une bonne po- litique, mais aussi d'une bonne Société entomologiquc qui doit être pratique, tout en étant, par essence, scientifique. N'est-ce pas à lui que revient le mérite de récolter les écus, et de les mettre, avec une cir- conspection avisée, à la disposition de nos Secrétaires, MM. PhiHppe Grouvelle et ^Maurice Royer, pour qu'ils puissent employer leur zèlr. si digne d'éloges, à assurer la belle exécution de nos publications?
Pendant le cours de cette année où j'ai eu l'honneur de présider à vos destinées, ce dont je vous suis très reconnaissant, le ciel est resté serein; si quehpies nuages sont venus l'assombrir, nous causant quel- que tristesse, il a bientôt repris sa pureté pour donner le réconfort né- cessaire pour avoir conliance dans l'avenir.
Et vous, mon cher Maindrox, vous avez été distingué entre tous pour venir à votre tour prendre la haute direcfion de la Société à laquelle vous appartenez depuis plus de trente années ; ma satisfaction est grande de voir un disciple dont j'ai guidé les premiers pas, venir me succéder. Vous sortiez à peine du collège lorsque je vous ai connu, manifestant votre goût pour l'iùitomologie; je vous ai encouragé, mais surtout j'ai coopéré à vous faire connaître, alors (]ue vous n'aviez pas atteint votre vingtième année, des régions encore inexplorées de l'Océauie; vos yeux se sont ()uverls devant une nature inconnue; vous avez été sé- duit et l'amour des voyages d'exploration a pris naissance en vous; si, à vos débuts, vous avez été le compagnon de notre collègue Rak- ERAven Nouvelle-Guinée, vous avez visité ensuite les Iles de la Sonde,
Séance du 12 juncier 1910. S
le Sénégal, les territoires français des Somalis. l'Inde, etc. Ayant vécu dans des pays aux aspects les plus variés, au milieu des populations les plus diverses, votre esprit s'est développé acquérant sa pleine raa- 'turité. C'est, à n'en point douter, au cours des longues traversées et dans la vie d'isolement (jue vous avez souvent menée que le goût d'écrire vous est venu; et, maniant tour à tour la loupe et la plume, tantôt naturaliste, tantôt littérateur, vous vous êtes fait une situation d'une haute originalité. Vos Collègues, en vous choisissant, ont pensé qu'ils auraient à se féliciter d'élire comme Président l'Entomologiste, mais ils ont eu, j'en suis certain, l'arrière-pensée de faire choix du Lit- térateur, se réjouissant par avance d'écouter vos discours certaine- ment bien pensés, assurément bien écrits et parsemés d'humour.
Permettez-moi, mon cher Collègue, en vous serrant amicalement la main, de vous prier d'occuper le fauteuil présidentiel.
En prenant place au fauteuil présidentiel, M. Maurice Maindron prononce, suivant l'usage, le discours suivant :
Messieurs et très chers Confrères,
Voici la première fois, depuis quelque trente-trois ans — un tiers de siècle — que je m'assieds parmi vous, que vous voulez bien m'honorer de la suprême magistrature de votre République, ou, pour parler un langage plus modeste et mieux en rapport avec le sérieux de vos travaux, de la Présidence de notre Société. C'est dire. Messieurs, et je crois que cette opinion ne saurait vous déplaire, que vous ne m'avez pas fait crédit.
Aussi bien, et puisqu'il vous a plu de m'accorder une distinction aussi flatteuse, mon devoir est-il de vous remercier congrùment. Je le ferai sans emphase, d'autant qu'ayant trouvé, les uns comme les autres, le temps de nous connaître, nous n'avons rien de bien nouveau à nous apprendre. C'est, entre nous, un simple mariage de raison. Si je suis assuré de votre bienveillance, vous l'êtes de ma bonne volonté. Il serait donc bien inutile de vous prier de me rendre la tà- cJielacile. Tous ici, tant que vous êtes, me la ferez aisée. Je saurai toujours trouver le temps de vous présider; et comme vous avez eu l'heureuse idée de me donner pour adjoint un de nos confrères les plus aimés, vous ne regretterez nullement mon absence lorsque quelque obligation majeure m'empêchera de partager vos travaux.
Vous ne serez pas longtemps sans remarquer mon inexpérience.
6 Bulletin de la Société entomologique de France.
Mon éducation rosti- à faire. L'activité vraiment admirable que mon- tra l'année dernière notre Président, qui fut en son temps mon maî- tre, et cela no nous rajeunit point, m'a laissé des loisirs. M. Kiinckel «'Herculais ne vous a fait en toute la session que deux infidélités. Ab-* sent de Paris, je n'ai i)u le remplacer la première fois. Vous n'y avez rien perdu, puisque mon jeune et savant confrère M. Lesnk vous a présidés avec son tact et sa modération habituels ; et, la seconde fois, si j'ai paru au fauteuil de la Présidence, la séance n'a malheureuse- ment présenté rien d'assez notable pour que j'y aie trouvé l'occasion de me distinguer.
A Dieu plaise que de ma présidence l'on puisse dire, l'an prochain, qu'à l'exemple des honnêtes femmes elle a peu fait parler de soi. Quand je vous quitterai, je vous dirai comme le vieux maréchal de MoNTLuc — excusez mon humeur d'historien — dit à la noblesse de Gascogne, quand il lui fit ses adieux : « Aimez-moi comme je vous aime, et souvenez-vous de moi. )> Les rares survivants de la grande époque de notre Société, époque déjà éloignée et fertile en ces luttes âpres qui, d'ailleurs, se terminèrent pour le plus grand avantage de notre chère Association, ses survivants pourront vous dire que je l'ai toujours servie sans arrière-pensée d'intérêt. Et si j'ai, jusqu'ici, fait peu ou rien pour elle, c'est que les moyens m'en ont manqué. Un avenir incertain vous éclairera davantage sur mes desseins.
Aujourd'hui, vous me devez cette justice, c'est que, dans les dis- cussions souvent passionnées au cours desquelles s'élabora chez nous une profonde révolution morale, toujours je fus du coté des libéraux. J'entends par libéraux ceux qui ont tenu et ont réussi à réconcilier notre groupement indépendant avec la Science officielle, avec ce Mu- séum, nommément, dont une fâcheuse série de malentendus nous avait trop longtemps séparés, et qui, aujourd'hui, est représenté parmi nous par des savants auxquels nous ne savons ce (|ue nous devons donner le plus, de notre estime ou de notre allection.
Que M. Boi viER me permette donc de le remercier publiquement pour cette inépuisable bonne volonté grâce à quoi les collections de son service sont devenues nôtres, tant il nous les a ouvertes avec li- béralité. Nous avons connu des temps moins faciles. Je lui veux encore adresser des remerciements — et je voudrais, hélas! pouvoir les adresser aussi à notre grand disparu, Alfred Giard!— et vous de- vinez pourquoi : si notre vénéré Président honoraire, Eugène Simon, trouva à l'Institut cette place qu'il avait cent fois méritée, n'est-co pas grâce à l'initiative de ces deux savants, grands parmi les meil- leurs, qui surent sans se décourager, arrêter sur ses travaux l'atten-
Séance du 12 janvier 1910. 7
tion de cette Académie des Sciences dont l'Iialiitude n'est point de pro- diguer ses faveurs à tout venant .
Puissions-nous voir plus souvent ici ce trop modeste confrère Eu- gène Simon, le bon génie de notre Société dont il est l'honneur ! Et quand je le verrai s'avancer courbé par le travail et non point par l'âge, je veux lui dire, ainsi (jue fit Louis XIV au vainqueur de Ner- winden : <.< Si vous marchez lentement, Monsieur le Maréchal, c'est que vous êtes chargé de lauriers. »
Messieurs, au mépris des cérémonies conventionnelles, je propose
un ban en l'honneur de M. Eugène Simon et un ban en l'honneur
de M. E. Bouvier.
De chaleureux applaudissements accueillent les paroles du Prési- dent. M. Maurice Maindron prie notre Président honoraire, M. Eugène Simon, présent à la séance, de bien vouloir occuper le fauteuil prési- dentiel.
Correspondance. — M. Lahaussois, Trésorier, s'excuse de ne pou- voir assister à la séance. Notre collègue donnera lecture de son rap- port budgétaire à la prochaine séance.
Distinction honorifique. — M. le D"" Ghobaut vient d'être promu ofticier de l'Instruction publique.
Changement d'adresse, — M. l'abbé L. de Joaxnis, 4, rue Riche- mond. Vannes (Morbihan).
Admissions. —M. AscencioGoDiNA, à Montgat, province de Barcelone (Espagne). Faune entomologique de la Catalogne: Cicindêlideit du globe.
— M. Fernand Huyghe, membre assistant, admis sur sa demande, comme membre effectif. Coléoptères.
Présentations. — M. Joseph DuMAS, 7, rue Saint-Fortunat, Poitiers (Vienne), présenté par M. H. de Touzalin. — Commissaires-rappor- teurs : MM. Gh. Alluaud et R. Peschet.
— M. Paul Lascols, receveur de l'enregistrement, 7, rue Racine, Toulon (Var), présenté par M. Mollandin de Boissy. — Commissaires - rapporteurs : MM. E. Dongé et L. Magnin.
Couverture du Bulletin de 1910. — La vignette qui figure sur la couverture du Balletin de cette année représente le Diaprysius Fa- gniezi Jeaunel, espèce nouvelle qui est décrite et figurée dans ce Bulletin page 9 par le D' René .Irannel.
Budget. — Le Président annonce que M. le Ministre de l'Agricul-
8 Bulletin de la Société entomologiquc de France.
ture -vient d'accorder à notre Société, pour l'exercice 1909, une sub- vention de o70 francs.
Médaille commémorative du jubilé de Henri Fabre. — M. le Professeur Bouvier donne à la Société de nouveaux renseignements extrêmement importants sur le Comité réuni pour otîrir à notre con- frère Henri Fabre une médaille commémorative. Il propose que ce comité, qui a pour Président M. Edmond Perrier, membre de l'Ins- titut, Directeur du Muséum national d'Histoire naturelle, compte dé- sormais, parmi ses Vice-présidents, le Président de la Société ento- mologiquc de France, représentant, impersonnellement, cette Société.
La Société entomologique de France approuve par son vote la pro- position de M. le Professeur Bouvier.
Communications.
Sur le genre Diaprysîus Ab. (Silphides cavernicoles) [Co\.. Silphidae]
par le D' R. Jeaxnel.
Reitter, dans son Dichotomische Ubersicht der blinden Silphiden- Gattungen {Wiener entomologiwhe Zeltiuuj, [1908], p. 115), a proposé d'isoler le Diapnjsiun Serullazi Peyerimhoff dans un genre spécial et les caractères qu'il donne pour séparer des Diaprysius son nouveau genre Ardecheus sont les suivants :
« Schenkel wenig verlàngert. Vorderschenkel die Hiuterwinckel des Halsscliildes, bei angezogenen Beinen, nicbt iiberragend. Mittel- und Hinterschienen mit feinen, liaarfôrmigen Doriicben spàrlich besetzt. Mesosternalkiel hoch, vorn hakenfôrmig. Flugeldecken den Hinter- leib wenig iiberragend, eiformig. Halsscliild viel breiler als lang. »
Il est absolument impossible d'admettre l'établissement d'une telle coupe générique pour les raisons suivantes :
1" Le fait que le sommet des cuisses antérieures n'atteint pas ou dépasse un peu les angles postérieurs du prothorax ne peut servir à baser un caractère générique. C'est la simple conséquence de varia- tions dans la largeur du corps et la longueur des pattes el par suite de variation dans l'adaptation a la vie cavernicole. D'ailleurs le sommet
Séance du 12 Jnnrier ii)li).
9
(If'S cuisses antérifuros no dùpasso pas I<'S angk-s postérieurs du prn- lliorax chez les l). Serulldzi l*oyer., D. Siainli \^ Mayel, D. t'a-
,.-fJ'
Fig. I. — Diapn/sius t'a<jiuczi, n. s)' ( . lu),
g)ur:.i, nuv.; ce rlmiier ne peiil |»as (Hre éluiyné fin D. Miiziiuriri V. Ma y et.
1" Les liliias intermédiaires et postérieurs sont épineux chez tous les Diapnjsius, mais les épines sont plus ou moins cachées dans lapu- bescencc générale.
;{^ La carène mésosternale est bien élevée chez D. Serullazi, mais elle Test autant chez D. VtujnU'zl et l). Mazimrici.
4" Les élylres sont o\oïdes el peu longs chez tous les Diapriji^ius
Kig. 2. Fig. ;;. Fig. i.
Profils des carènes mt'soslernales (x 45).
Fig. 2 : D. Sicanli.— Fig. 3 : D. Serullazi. — Fis. 4 : U. ['(if/niezi.
10
Ihilh'tin (fc lu Soriéte Ptiioniologique de Friinre.
aiilrt's (|LU' />. niutltiliis Al), cl Z>. rdiiddlixsitniis AIj.; ils sont nv'tnv plus courts (iiif rabdoiiu'ii chez lis îciiidlcs du D. Sicardi.
5" Enlin il est inexact cjuo chez D. Senillazi le protliorax soit beau- coup plus large que long; il est. chez cette espèce, à peu près aussi long que large.
Aucun des caractères invoqués par Reitïer ne permet donc d'isoler le 1). Si'rulldzi de ses congénères. En réalité la série des Diaprijsius Seridlazi, Maznurici, auidatus et aiudatissinms est absolument liomo- gène et indivisible et s'il fallait séparer une espèce des autres, c'est le D. Sicardi de l'Hérault qui pourrait être mis à part. Chez celte espèce, en elîet, il existe sur les élytresune strie suturale elTacée, mais toujours visible, la carène mésosternale est très basse quoique la forme du cor|)s soit large el épaisse, le sommet des antennes difl'ère de celui des autres espèces en ce que le dernier article est égal à l'a- vanl-dernier au lieu d'être beaucoup plus long. Enlin tous les indi- vidus de D. Siaudi que j'ai pu examiner présentenl (jualrc articles seulement aux tarses antérieurs; je n'ai pas pu vérilier sur lous s'ils appartenaient bien au sexe femelle, mais il n'y aurait rien d'impossi- ble à ce que les tarses antérieurs des raàles do D. Sicardi soient té- tramèrcs. 11 existe en elîet en France, et précisément dans le même groupe de grottes des monts de la Séranne où se trouve le 1). Sicardi, une espèce, le Jiallinsria laciduUi Dclar., dont les larses antérieurs sonl lélramères dans les deux sexes. S'il en était ainsi chez l). Si- cardi, il deviendrait alors absolument nécessaire de créer pour lui un genre nouveau, mais je no puis que désirer que celle vérilicalion soit faite el en l'allendanl je crois prudent de conserver intact le vieux genre biapnjmis Ab.
l'ig. G. Fig. 7.
ProHIs (le cari-nes inésosicrnales (x 45^. l'ig. 5 ; D- Mdiinuhi.— I-'ij". « ; I). ciituldhis. — Fig. 7 : l>. rdiidatissimuf:.
Séance du } 2 janvier 1910. Il
La dii'jgnoso du genre doit être niodiliéc comme il suit : Diagnose générig ue. — Forme obiongue, atténuée très fortement en arrière et en avant. Tète non rétractile. Premier article des antennes aussi long que le second, à article III aussi long et pas plus grèlc que le second. Prothorax à cotés droits ou sinués avant la base. Klylrcs plus longs que l'abdomen, sans strie suturale ou avec une trace de strie suturale, ponctués, couverts de poils fins, réguliers, redressés à 4.")^ Tarses antérieurs des mâles de cinq articles plus ou moins dilatés. Styles latéraux de l'organe copulateur mâle terminés par cinq soies df longueur inégale.
Tableau des Esi-kcrs.
1. Dernic^r article des antennes aussi long que Tavant-dernier
(tout au moins chez les femelles). Élytres portant la trace d'une strie suturale toujours bien visible. Carène méso- stt'rnale très basse, non dentée, quoique la forme du c<*rps soit large et épaisse. Elytres à peine mucronés au sommet. — Long. : ;{ à 3,.'{ raill Sirardi.
- Dernier article des antennes plus long que Tavant-dernier.
Élytres sans trace de strie suturale, plus ou moins mu- cronés. Carène mésosternaie élevée et dentiforme chez les espèces larges et épaisses, basse chez les autres. ... 2.
2. Prothorax plus large à la base qu'en avant, aussi long que
large ou plus large que long. Élytres faiblement nui- cronés au sommet. Extrémité apicale du pénis non sinuée ; soies des styles latéraux disposées en ligne sur le Imrd interne de leur sonmiet 3 .
— Prothorax |)lus étroit à la base qu'en avant, plus long que
large. Élytres fortement mucronés. Extrémité apicale du pénis fortement sinuée; soies du sommet des styles laté- raux disposées en couronne autour d'une petite facette apicale o.
3. P(»nctuation (lu prolliorax forte et profonde. Prothorax à
peu prt'S aussi long que large, à cotés à peine sinués. Carène, mésosternaie élevée, formant un angle à sommet arrondi. Élytres larges, à sommet à peine mucroné. —
Long. : 2,7 à 3 mill Serullazi.
Prothorax un peu plu-, long, un peu plus large à la
ii liuUetin de la Société entomologique de fi-ance.
base, à cùtt'S plus rectiligncs. moins visiblomenl siniiés. Élytros ua peu moins larges chez les mâles, à sommet
plus neltcmenl mucroné et déhiscent
suhsp. Peyerimhoffi, n. subsp.
— Ftiucliiatiou du prolhorax très linc. jiresque imperceptible,
laissant au tégument un aspect très brillant. Carène mé- sosternalc élevée, formant un angle à sommet vif 4.
4. f'rothorax plus large fjuc long, campanuliforme, à côtés à peine sinnés. Forme épaisse. Antennes plus courtes (|ue le corps chez les mâles, épaisses, à article Vlil à peine deux fois aussi long que large, à articles VII, IX, X et XI fortement épaissis dans leur moitié apicale, â article XI à peine une fois et demie aussi long que le X. — Forme épaisse, très convexe. Coloration rougeâlre très brillant. Pubcscence longue et peu dense. Prolhorax aussi large à sa base que les trois quarts des élylres. Élytres deux luis aussi longs (pie larges, déprimés sur la suture près de récusson, à sonmiel nettement mucroné. Pal tes (oiu'les. Sommet des cuisses ant(''rieures eaclié par les angU'S postérieurs du prolhorax lorsque les pâlies .sont rétractées. Organe copulateur mâle semblabh' â celui des U. Sernllnzi et />. Mazaiirici. — Long. : 2, S mill. .
Fagniezi. n. sp.
— Prolhorax carré, à cotés à peine siiniés. Forme allongée.
Anteiuies fines, plus longues que le corps chez les mâles, â article VIII li'ois fois aussi long (pu* large, à arlides VII, IX, X cl XI à peine épaissis au sominel.à article XI deux fois aussi long que le X. Klylres allongés. Pattes longues; sommet des cuisses antérieures dépassant tou- jours les angles postérieurs du prolhorax. — I.i0ng. : 2,7 à ;{ mill Ma zau riri.
.'». l'ilylres deux fois au.ssi longs (jue lai'ges et antennes bien plus longues (pie le corps chez les mâles. Tarses anh-- rieurs des mâles plus élniils que le sonunet du tibia. I^'xtres deux fois aussi larges que le prolhorax, très renllés chez les femelles. - Long. : 2,6 à '^ mill.. rundutmi
l'.hlivs trois fois aussi longs ipie larges et ant<'nnes plus Courtes (pn> le corps chez les mâles. Saillie mucron(''e d''s él\ Ires lr('s longue. Tarses anti-rieurs des mâles aussi
Séance du Pi j un de r 1910.
43
larges que le sommet du libia. El y 1res à peine plus larges que le prothorax, non renllt'S chez les femelles. — Lons. : 3 à 3,2 mill caaddti^s im u s.
V\'A. 10.
Fis. II.
Fi!», n.
Organes copiilalt^urs niàl»>s Fig. 8 : Org. copul. r/" «le D. cnudntiis, lace exlenie gaiulie (x r>0}. — Fig. 9 : Saminel de son style latéral gauche, l'ace evlerne (x 210). — Flg. 10 ; org. copiii. ^j'^ de D. Serullazi, face externe gauche (x 50). — Fig. 11 : Soiu- inet de son style latéral gauche, face ventrale (x 210),
CVTALOGI'R DKS EsPKdRS (').
1. D. Sicardi V. Ma\et, 1907, /^/r/.s-, liull. Soe. eut. 11907], p. 194. Hérault : grotte de Pégairolles, située dans la montagne de la Sé- ranue, commune de PégairoUes de Buèges, canton de Saint-Martin de bmdrès (V. Mavkt et H. Sicard!).
i. D. Serullazi Pe\ erimhol'f, 1904, Pariai, Bull. Sue. e,it.{i%i], p. 18;"). — Arderheua Serullazi Heitter, Wiener eut. Zty. [1908]. p. ll.j.
(Ij Les notations bibliographiques sont rédigées conformément auv abré- viations adoptées dans le Zoological Record iy07.
44 Bulletin de la Société entomnloguiae de l^rnnce.
subsp. Peijerimhof/i .Icanncl, 1010, Piiris, liiill. Sor. eul. [1910], p. 12; tupe : grotte du château d'Ebbou.
(i. Forma typica. — Ardèclio : grottes du bois de l^aiolive, sur les Ijords du (Ihassezac, afiliient de la rive droite de rArdrche, près des Vans (PEVRRiMnoKK!, Si':iu i>laz. FacmezI).
/'. subsp. Pejieriinlio/ji ict\nn. - Ardècbe : grolie du château d'Kb- bou, sur la rive droite de l'Ardèche, à oOO mètres environ en aval du l'iiiil d'Arc (Je.wnkl et Raoovitza); grotte de la Foiissoubie, sur la rive droite de l'Ardèche, à 1 kilomètre environ en amont du Pont d'Arc (Jkaxnel et RAcovrrzA).
.'{. D. Fagniezi Jeannel. 1910, Paris, null. Soc. enl. [lOltl], p. 12; lijpe : grotte du Serre de liarri. Gard : grotte du Serre de Barri de Ferreol, sur la rive gauche du canon de la Cèze, commune de Samt-Privat de Charapclos, canton de Barjac (Jeannel et Racovitza, 3 ex. (?).
4. D. Mazaurici V. Mayet, 1903, Parix, Bull. Soc. eut. ^1903], p. 139: ti/pe : grotte de Tharaux. — CnoHArr, 1904, Mines, Bail. Soc. éiwl. Se. nal.. XXXf, p. 84. — PKVKRiMiion', 19il4. Pa- ris, Bull. Soc. enl. [1904]. ]). IS.'i. fîard : grotte du C.imelière de Tharaux. sur la rive dniilc du canitii de la Cèze, à Tharaux, caiiltm de Barjac (iVIazai me, CnonAiï!, .Ie\n- NEi. et Racovitza \
Obs. — M. DE Malhos recueillil un exemplaire de celte espèce en 18134 [Académie Impériale des Sciences de Toiitoase, 1804. p. 109], mais il le perdit « avant de l'avoir d('terminé ». Cette découverte aurait cer- tainement pu liâler l'étude de la faune cavernicole en France.
o. D. caudatus Abeille de Perrin, 187o, Paris, Bail. Soc. enl.
187:i|. p. 182; et Ann. Soc. enl. Fr., [187o], p. 214; ////>^ :
grotte (le Saint-Marlin, près de Vallon (?). — 1870, Pel . youc.
cntom. Deiirolle, p. 29. — 1878, Toulouse, Bull. Soc. Hist nal..
XII, p. 133. — Reitteh, 188o, «nm» Vcrh. naïf. \er.. XXIII.
p. lo. - Pkveiu.mmoki-. 1904, Paris, Bull. Soc. eut. [1904!,
p. 18(1.
Ardècbe : grotte de Saint-Marcel d'Ardèche, sur la rive gaiicbe de
l'Ardèche, en aval du canon (V. MavetI, E.-A. Mautei, !, Abeille!).
Obs. — Celte grotte est souvent nommée par erreur grotte de Saint- Marlin d'Ardèche. Il n'existe autour de Saint-Martin d'Ardèche rpie de petites cavités où ne se trouve pas I). raudalus. Il ne faut pas non plus confondri' Saiiil-Marliu d'Ardèche avec la grolie de SainI Marliii. près du Ponl d'.\rc où ^r lrou\f D. caudatissimu'<.
Sànur du H jdin-irr lOlo. 13
6. D. caudatissimus Aboillo de IN-rriii, 1S7H. l'pt. nf.ur. mt. DdjrolU', [). !2o; l\p. : grotli' de Vnllun. — 1878, Toulouse, Bull. Soc. Ilhl. nul., XII, p. io)}. — REiTTEii, 18So, liriinn Vrrh. naïf. \er., XXIII, p. lo. — Peverimiioki-, 1904, Vnris, Bull. Soc. enl. [1904], p. 18fi. Ardt'che : grotte de Saint-Martin, près du Punt d'Arc, a Valluii, sur
la rive gauche de l'Ardèclie (Abeille!); grotte nouvelle, à Vallon, sur
la rive gauche de TArdèche (E. Simon!).
Observation.
Je \eux seulement faire remarquer ici (jue la dislrihulinn géogra- phique des Diapnjsius présente une particularité remarquable. Les Ihahvegs profonds des canons des Céveiines étabhssent des limites absolues entre les diverses espèces. C'est ainsi (jue les deux espèces \ ohmcs D. raudatixsiunis el D. cmidnlus peuplent les grottes de la rive gauche de l'Ardèche, tandis que le D. Serutluzi habite des grottes de la rive droite faisant pour ainsi dire vis-à-vis aux précédents; que \v l). Fngniezi se trouve sur la rive gauche de la Ccze en face de Tharaux (rive droite) où se rencontre le b. Mazaurici.
Celte distribution est très dillérente de celle des Siicoiwuius p>ré- nt'ens dont chaque espèce occupe luie vallée spéciale ou di; celle des .\iitr(irlt(iris et ïroaludromux, par exemple, (jui occupent de vastes aires (II! répartition, de part et d'autre de vallées profondes. J'examinerai dans un travail ultérieur les conclusions que l'on peut tirer de l'étude comparative de ces divers modes de distribution géographique.
Descriptions de deux Dolichus nouveaux du Yunnan [Col. Cakabidae]
par Maurice Malxdrox.
Dolichus bicolor, n. S[). — luscrUon rohusiani, uliiluin, sitt df^ln- uatuut, pioiiQto lato, inyro, nuiujuaiii /lavo indry/nato; rhifris hndUs, iiigro-rircunidutiii; rorjwre sublus pirco. lùlido: prdihus plus luiuusic obscure ru/is; unteanis picei.s, iirliculis 1-1 rufcsceiitihux. — Long. : 14-17 mill. — Yunnan.
J'établis cette espèce sur 21 exemplaires des deux sexes que m'ont cédés MM. GuERRY et Donckier, comme provenant de Yunnan Sen et de Tali, sans indications plus précises. Le Dolichus hicolor ditïère à
16 Bulletin de lu Soriclr rnlonwhHiiqne de Friture.
promièro vue du D. luilensix Se h;». 11. par sa slalure bcaucoui» plus ru- Itusle, son prunuliira plus court, plus élargi en arrière, el par sa co- loration générale. La tète et le corselet sont d'un noir luisant; ce dernier ne présente jamais de bordure rousse. Les éhlres, d'un bai plus ou moins clair, sont complètement bordées de noir, aussi bien aux épaules (|u'aux épipleures et à la suture. Cette coloration fonda- mentale est cependant très variable; le disque pouvant se rembrunir presque complètement. Tout le dessous du corps est d'un brun lui- sant. Les antennes brunâtres ont leurs quatre premiers articles d'un brun plus clair, tournant au rougeàtre. Les pattes sont d'un fauve ten- dant plus ou moins vers le brun.
Le pronotum est proportionnellement plus court que chez I). Imlni- sis: sa sculpture est plus accusée, les rides transversales du disipn' beaucoup plus dislincles. Les élUres |»lus planes, sont beaucoup plus profondément striées, et le fond des siries est très lincment punclué. Le troisième interslrie porte deux pores, plus ou moins distincts, au second tiers de l'élytre.
Dolichus viduus, n. s[). — Insectam alaluin, niyruin, iiiliduin (cJ), )i(ih>inirci(iu (v); pedibiis iiiyiis: (nilciniis obscure pieeis, tirlirulis i-.'i ililntioriOus: clijtroruiii iipice parce ùnuulo, horum striin fere laecibiis (o), <ieule punclutis (v); protiolo trimsrerse slriyoso, liuius: basi culde sculpturata. — Long : 14-17 mill. — Vunnan.
J'établis celte espèce sur 28 exemplaires des deux sexes et de la même provenance (pie D. bicolor. Les proportions des diverses parties du corps sont les mêmes (lue chez l). halensis; mais, en dehors de la coloration, complètement noire, à l'exception des palpes et des trois premiers articles des antennes qui sont bruns, l'espèce apparaît encore (lillérente en tous points. On ne saurait la confondre avec les indi\idus noirs de D. halensis parce que ceux-ci (Uit toujours le pronotum bordé de roux et les pattes fauves. Chez le D. viduus, la sculpture du pro- notum osi beaucoup plus accentuée; les rides transversales du disque sont très accusées, et toute la base est fortemeni ponctuée; la ligne médiane, au lieu de se lùfurquer |)rès de la base comme chez D. Iia- lensis, s'arrête brus(|uement à ce! endroit même où commence la forle sculiilure de la base.
Les élylres, 1res peu sinués à leur sommet, sont profondément striés et pondues; la ponctuation, à peine distincte chez la femelle, est très marquée chez le mâle. De celui-ci les téguments sont très lui- sants, tandis que la femelle est mate, presque soyeuse, parce que les inlerstries sont aciculés, tandis qu'ils sont presque lisses chez le mâle.
Séance du 12 janvier 1910. 17
Les paltes sont d'un noir luisant, comme le dessous du corps. Les tarses, rembrunis, ont leur vestiture de soies d'un fauve roussâtre. Les palpes, brun de poix ou presque noirs, ont le sommet de tous leurs ar- ticles plus clair. Il en est de même des trois premiers articles des antennes. Comme la couleur des pattes passe parfois au fauve rou- geàtre, je donne le nom de phaeopus à cette aberration qui ne peut compter comme variété.
D. riduus, n. ab. phaeopus. — A iypo diff'ert pedibus rufis, in- terdum fulvis.
Ces deux nouveaux Dolichus portent à cinq les espèces actuellement connues de ce genre asiatique. Seul le D. halensis Se hall, se retrouve en Europe où il s'étend au sud-ouest jusque dans la France méridio- nale; au Nord-Est il s'arrête au Japon où il est très commun, ainsi (|u'en Chine. Ses nombreuses variétés chinoises et japonaises n'ont pas encore été sérieusement différenciées. Il ne parait pas se trouver au Yunnan où il est remplacé par les D. viduus et bicqlor. Le D. chinensis Se m. {Hor. S. Eut. Rosa. [1889], p. 368) est propre à la Chine orientale. J'en possède quatre individus récoltés à Kuatum «lans le Fokien, par M. La Touche en 1899. Le D. callitheres Bâtes [Trans. Ent. Soc. Lond. [1873], II, p. 272) du Japon (Hiogo, Lewis) m'est inconnu en nature. Les marchands allemands vendent sous ce nom la variété brune à pronotum roux de D. halensis Schall.
Note sur Aradus madagascariensis Berv. [Hem. Aradidae]
par E. Bergrcjth.
Dans le Bulletin de la Soc. ent. de France [1909], p. 180, M. R. Ber- voETS a décrit ou plutôt indiqué un ii^uvel Aradus « fossile » du copal récent de Madagascar. Malheureusement M. Bervoets a donné pour son espèce presque seulement des caractères génériques communs à tous les Aradus, mais il a eu la bonne idée de figurer la tète et l'extré- mité abdominale du mâle. Dans la figure 1 les antennes sont dessinées comme insérées au-dessous de la tète. Il est donc évident qu'elles ont été détachées des épines antéoculaires, dont la marge intérieure porte toujours les antennes dans tous les Aradus. Mais cela n'explique pas la forme allongée du premier article des antennes que montre la figure 1.
18 Bulletin de la Société entomotogiqite de France.
L'auteur dit que les ligures ont été « soigneusement exécutées à la caméra lucida », mais il me paraît bien certain que la posture des an- tennes dans le copal a été telle, qu'il a été impossible pour la dessina- trice de faire une figure exacte de l'article basilaire des antennes. Chez tous les Arodus connus, vivants et fossiles, cet article est beau- coup plus court que ne nous le montre la figure de M. Bervoets.
L'auteur dit qu'eu 1860 Signoret a signalé cinq espèces d'Aradus de Madagascar. De ces cinq espèces les trois premières énumérées par M. Bervoets ont été décrites comme des Mezira et appartiennent en effet à ce genre; les deux autres, décrites comme des Aneiirus. appar- tiennent au genre Neuroctemis Fieb. Le fait est donc qu'aucun Aradus n'a été jusqu'ici signalé de cette île. Cependant j'ai vu de Madagascar un exemplaire de Aradus flai'icornis Daim., espèce répandue dans toute l'Afrique et même dans l'Europe méridionale, y compris le sud de la France. Abstraction faite du dessin incorrect de l'article basilaire des antennes, les figures données par M. Bervoets et le peu qu'il dit de son insecte sont' conformes à A. flavicornis. La forme du dernier article des antennes est un peu variable dans cette espèce et j'ai vu des exemplaires l'ayant renflé à l'extrémité comme dans le type de A. ma- dagascariensis. Les antennes sont parfois obscurcies, pres(jue noirâtres. A flavicornis est en effet voisin de A. luguhris Fall., que M. Bervoets cite « de la Suède, de l'Allemagne et de la Russie », mais qui réelle- ment est répandu dans toute l'Europe. l'Asie russe et l'Amérique du Nord.
Pour ma part, je suis persuadé que A. madagasrariensis n'est autre chose que A. flavicornis et je crois qu'un nouveau « minutieux, exa- men morphologique » du tgpe confirmera ceci.
Description d'une nouvelle variété de Acidalia subsaturata Guen. [Lep. Gkometridae]
par l\. HoMBERc.
Acidalia snhsat urata Guen. var. lecerfiata, n. var. — Légè- rement plus grande que les subsaturata de Provence, Pyrénées, Bil- bao. Grenade, etc. Espace compris entre la l)ase des quatre ailes et la ligne pcistmédianc, plus clair et moins uniformément roussàtre que chez
Séance du 12 janvier 1910. 19
les individus provenant des localités précitées. Au contraire, les taches sublerminales sont généralement plus foncées et plus confluentes, surtout aux supérieures. Chez certains individus, ces taches subtermi- nales, très confluentes, forment une large bande brune, alors que cluv. d'autres exemplaires elles sont réduites à une ombre à peine phis foncée que le fond.
Environs d'Alger. Plusieurs centaines, (5 et 9, élevées ab ovo.
Cette forme ne me semble pas différer spécifiquement de la subsa- iurata Guenée typique que j'ai examinée dans la collection ObertiiOr, ni des types de A. miserata Stgr. et A. subherbariata Rôssler que M. Bang-Haas m'a très aimablement communiqués. Il est cependant possible que la var. lecerfiata soit une espèce distincte. C'est ce que la découverte des premiers états de A. subsaturata Guen. nous ap- prendra.